Oui c'est vraiment formidable cette association menée par des personnes hors pairs
Pour ma part l'année 2023 n'a pas été une bonne année. J'espère qu'elle le sera avec l'adoption de Inouki
Je ferais les mêmes vœux que j'ai connu à travers l'écriture de Marguerite Yourcenar de son vrai nom Marguerite de Crayencourt , qui a eu le prix nobel et première femme élue membre de l'académie française en 1980
Elle était très attachée à la cause animale. Le quatrième vœu veut tout dire dans le contexte de l'association
C'est une intervieuw qu'elle avait donnée
- Les « quatre voeux bouddhiques », que je me suis en effet souvent récités au cours de ma vie, j'hésite à les redire en ce moment devant vous, parce qu'un voeu est une prière, et plus secret encore qu'une prière. (Les gens qui vous avisent de « faire un voeu », en mangeant les premières fraises de l'année ou en regardant la nouvelle lune, vous disent sagement de le taire.)
Mais en simplifiant, il s'agit :
de lutter contre ses mauvais penchants ;
de s'adonner jusqu'au bout à l'étude ;
de se perfectionner dans la mesure du possible ;
et enfin, « si nombreuses que soient les créatures errantes dans l'étendue des trois mondes », c'est-à-dire dans l'univers, « de travailler à les sauver ».
De la conscience morale à la connaissance intellectuelle, de l'amélioration de soi à l'amour des autres et à la compassion envers eux, tout est là, il me semble, dans ce texte vieux de quelque vingt-six siècles.
- Et les avez-vous mis en pratique, ces voeux ?
- Une fois sur mille. Mais c'est déjà quelque chose que d'y penser.
Extrait tiré de "les yeux ouverts " :
Tu ne feras pas souffrir les animaux, ou du moins tu ne les feras souffrir que le moins possible, ils ont leurs droits et leur dignité comme toi-même », est une admonition bien modeste ; dans l'actuel état des esprits, elle est, hélas, quasi subversive. Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exercent si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les bêtes. Rappelons-nous, puisqu'il faut toujours tout ramener à nous-mêmes, qu'il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés, moins de wagons plombés amenant à la mort les victimes de quelconques dictatures si nous n'avions pas pris l'habitude de fourgons où des bêtes agonisent sans nourriture et sans eau en route vers l'abattoir, moins de gibier humain descendu d'un coup de feu si le goût et l'habitude de tuer n'étaient l'apanage des chasseurs. Et dans l'humble mesure du possible, changeons (c'est-à-dire améliorons s'il se peut) la vie.
Extrait tiré de "les yeux ouverts" :
Je trouve atroce d'avoir à penser chaque année, vers la fin de l'hiver, au moment où les mères phoques mettent bas sur la banquise, que ce grand travail naturel s'accomplit au profit d'immédiats massacres, tout comme je ne nourris pas les tourterelles dans mon bois sans penser que soixante millions d'entre elles tomberont cet automne sous les coups des chasseurs. Il faut « limiter la prolifération des espèces », comme disent les gens qui ne songent jamais à limiter la leur. Jusqu'à un certain point, nous sommes tous d'accord, mais je songe aux millions de pigeons migrateurs (passenger pigeons) qui couvraient de leur vol le ciel des États-Unis : c'est une espèce aujourd'hui éteinte, dont il ne subsiste qu'un misérable spécimen empaillé, dans un musée de la Nouvelle-Angleterre, le reste s'étant changé en fricassées et en plumes de chapeaux.
Je me dis souvent que si nous n'avions pas accepté, depuis des générations, de voir étouffer les animaux dans des wagons à bestiaux, ou s'y briser les pattes comme il arrive à tant de vaches ou de chevaux, envoyés à l'abattoir dans des conditions absolument inhumaines, personne, pas même les soldats chargés de les convoyer, n'auraient supporté les wagons plombés des années 1940-1945. Si nous étions capables d'entendre le hurlement des bêtes prises à la trappe (toujours pour leurs fourrures) et se rongeant les pattes pour essayer d'échapper, nous ferions sans doute plus attention à l'immense et dérisoire détresse des prisonniers de droit commun [...] Et sous les splendides couleurs de l'automne, quand je vois sortir de sa voiture, à la lisière d'un bois pour s'épargner la peine de marcher, un individu chaudement enveloppé dans un vêtement imperméable avec une « pinte » de whisky dans la poche du pantalon et une carabine à lunette pour mieux épier les animaux dont il rapportera le soir la dépouille sanglante, attachée sur son capot, je me dis que ce brave homme, peut-être bon mari, bon père ou bon fils, se prépare sans le savoir aux « Mylaï » [village vietnamien dont la population fut massacrée par un détachement américain]. En tout cas, ce n'est plus un « homo sapiens ».